CAMILLE SAINT-SAËNS (1835-1921)
Romance du soir
Calme des nuits
Les fleurs et les arbres
Des pas dans l’allée
Saltarelle
REYNALDO HAHN (1874-1947)
Vivons, mignarde ! (sur un rythme de Lully)
Pleurez avec moi !
Les fourriers d’été
L’obscurité (Premier enregistrement mondial)
À la lumière (Premier enregistrement mondial)
Le Jour
La Nuit
Aubade athénienne
On ne le dira jamais assez : le répertoire a cappella est un Graal pour la musique vocale ! C’est une expérience sensible directement accessible à tout un chacun mais exigeante et souvent atypique pour l’auditeur. Hahn et Saint-Saëns prolongent de manière infinie et émouvante le lien si personnel que chacun peut tisser avec les poèmes. Exactement à l’inverse de sa virtuosité pianistique volubile, la musique chorale de Saint-Saëns nécessite une autre virtuosité : celle des ascètes ; Hahn, quant à lui, nous demande le travail paradoxal de la spontanéité – probablement un élément du style français habituellement peu mis en avant – qui donne beaucoup de souplesse et de puissance expressive à la musique. C’est donc cette recherche du dialogue sans fin entre le verbe et la note que j’ai eu la chance de mener dans cet enregistrement grâce au riche compagnonnage d’une dizaine d’années avec les chanteurs talentueux d’accentus, l’écoute perspicace de Josquin Macarez et de Benoit Gaspard, la bienveillance attentive de Laurence Equilbey. C’est ensuite le son des mots – comme une clef vers le sens – qui m’a guidé pour imaginer l’interprétation musicale, et incité à travailler davantage encore avec l’imaginaire poétique des chanteurs qu’avec les techniques chorales et vocales, bien qu’indispensables, pour façonner le son d’ensemble. L’enregistrement est un sport à haut risque pour le musicien, qui par nature dans ce répertoire, est plutôt porté au concert. Notre récompense serait alors de donner envie de réécouter et de rejouer cette musique parce qu’on y découvrira quelque chose de notre H-histoire qui nous parlera en secret, sans fard et délesté des clichés…